Voilà, le troisième chapitre, il marque la création d'un forum à la série et donc j'ai été amené à lui donner un nom, dans la veine des titres des chapitres, le nom je l'ai trouvé comme ça, sans vouloir qu'il veuille dire quoi que ce soit. Voilà, j'ai longtemps réfléchi à ce chapitre, je l'ai écrit en deux temps, pas forcément celles que vous croirez en le lisant. Je le ressent comme un véritable tournant dans l'histoire on me dit depuis le début qu'on ne sais pas où on va, il y a une sorte de levée de voile ce coup-ci, mais à priori, c'est dans le prochain où les deux prochains si je les écris qu'il y aurait véritablement une connaissance de l'intrigue. Je suis déjà de deux des prochains évènements, mais je ne connais ni les détails ni ce qui va arriver après.
Comme j'en ai fait part à Magus, j'écris cette histoire en parallèle d'une autre, ou plutôt, je pense à une seconde histoire et j'écris celle là. Donc, je pourrai très vite l'arrêter pour raison inexplicable, donc, vos critiques sont très importantes.
Vous remarquerez, ouplutôt, en ne la remarquant pas, vous vous rendrez compte que le personnage de Sara est toujours en retrait depuis le début, je déteste faire ça aux filles, mais à priori, ce sera la même chose pendant le prochain chapitre.
III
« Le temps, dieu de tous, il est étonnant qu’il ne soit pas érigé en divinité suprême. Des millénaire, que dis-je ? L’éternité, que le temps est et il sera par définition toujours, nous le subissons. Il y a comme un accord, il est et nous on l’accepte. Le contrôler est le rêve de tous, quels qu’ils soient, car c’est le pouvoir ultime car il transcende tous les autres. Mais, y a-t-il un intérêt au temps ? Il est d’une réalité sans faille et le contrôler nous ferait sortir de cette réalité. On atteindrait bien sûr une sorte de perfection mais, elle serait basée sur une infaillibilité et donc une victoire facile face à la réalité. »
« Il y avait ce garçon. Il avait l’air d’un mirage. Même de très près, il semblait ne pas être là. Il relevait la tête quelques fois et c’était pour vous fixer droit dans les yeux, l’air de chercher quelque chose et il la rabaissait semblant dire : « Dommage, toi non plus, tu ne comprends pas, on est dans la même galère. » Si vous, vous arriviez à soutenir son regard, vous n’y verriez rien, aucun ton, pas d’attirance, pas de rejet, juste deux globes, installés comme des ornements.
C’était à l’orphelinat « Jordan Cross », il y a quelques années, que moi, Anianka et lui Alex avons eu note premier contact.
Si tant est que vous lisez, où que vous avez rêvé étant enfant, vous savez qu’on associe les orphelins à l’héroïsme : « Il a survécu à la solitude, Ouah ! », « Pas de parents ? Origine inconnue ? Un prince peut-être ? Ou même un élu d’une prophétie quelconque. » Chez nous, tout cela n’était que foutaises. Les orphelins, avaient des parents, ou au moins en avaient eu. Chaque être ne devient ce qu’il est que parce que pour s’imposer à la vie, il a dû suivre une voie précise.
Alex était souvent assis sur la rambarde d’un balcon, à regarder la grille de l’orphelinat. Pas de tentative de fuite, aucune. Ce qu’il cherchait, c’était la voie, celle qu’il devait suivre. Je ne pense pas qu’aujourd’hui il l’ait déjà trouvée. Je dirais même qu’il ne cherche plus, il ne fait qu’attendre.
Le jour où je lui ai pour la première fois adressé la parole, il était assis contre un arbre, il regardait sa main. Je lui ai dit :
-Elle ne va pas changer de couleur tu sais ?
-Je me disais aussi, a-t-il répondu, comme ça, sans appuyer aucun mot.
Je pense que même s’il ne savait ni ce que je lui voulais, ni si je lui voulais quelque chose, il s’en fichait assez pour me tolérer quoi que je fasse et quoi que je dise.
…
-Tu ne pourras pas voir à travers non plus.
-Mais, je pourrais la voir plus clairement.
-Et ça t’avancerait à quoi ?
-Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Je pense que c’est à ce moment là que j’ai compris que toute ma vie, je le voudrais avec moi. De l’amour ? Peut-être, quand on y pense, bien que ce ne soit pas la personne que j’ai aimé le plus dans ma vie, c’est celle que j’ai aimée pendant le plus longtemps. Lui, la première fois qu’il a dû me présenter à quelqu’un, des années plus tard, m’a présentée comme sa sœur.
Quelques semaines après notre première rencontre, j’avais pris l’habitude de me mettre sous cet arbre avant lui, si c’était possible, et lui quand il s’en approchait, s’asseyait de l’autre côté. On était donc dos à dos, cet arbre entre nous deux. Un jour enfin, il dit ces mots :
-S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que personne ne voudra jamais échanger sa vie avec la mienne, la peur d’être moi sans doute. Cependant, je serai de toute façon plus heureux que la plupart des gens et ça quelle que soit la situation, car pour moi, il n’y a pas de fin en soi, pas de but à atteindre, pas de limite infranchissable, juste un grand tout fait de petits riens.
-Et donc ?
-Donc, qu’est-ce que tu attends de moi ?
-Je ne sais pas.
-En fait, tu es juste seule et tu as vu en moi quelqu’un de plus seul encore et ça augmente à tes yeux la qualité de ton existence. Je te sers en quelque sorte de faire-valoir pour toi-même et je suis assez curieux pour que tu veuille « m’étudier.» Alors, une conclusion ?
-Même dans une foule qui n’existe que par toi, tu seras toujours seul.
-Les choses sont comme elles sont, il n’y a pas à dire qu’elles sont bien ou mal faites, peut-être changerais-je, mais pourquoi faudrait-il que je décide de changer ?
Jamais je n’ai trouvé de réponse à cette question. En fait, c’était une affirmation, Alex ne pose pas de questions, il a déjà ses propres idées sur les choses et même s’il peut souvent changer d’avis, au moment où il parle, il ne dit que ce dont il est certain, ou ce qu’il suppose le plus proche de la vérité.
C’est après cet échange que nous sommes devenus compagnons si pour lui ce n’était pas déjà le cas avant.
Il existe trois moyens de quitter un orphelinat. L’adoption, mais ça n’arrivait déjà jamais à notre époque, atteindre la majorité qui pour nous était à 14 ans, ou fuir. En même temps, il n’y avait absolument pas de moyen de survivre hors de l’orphelinat, c’était le seul lieu habité de la planète à un millier de kilomètres à la ronde. Et, tout ce no man’s land était composé d’une plaine et d’une forêt, autant dire que si on n’était pas repéré dans la plaine, survivre dans une forêt peuplée de corbeaux fous n’était pas encourageant.
A 14 ans, on devait passer un test qui décidait du point auquel on serait privilégiés dans notre vie d’après. Mais, comme notre âge était juste approximativement déterminé, le simple fait de réussir ce test à n’importe quel âge donnait le droit de quitter l’orphelinat. Il doit y avoir un an de différence entre Alex et moi et j’étais la plus âgée, on a pourtant passé le test en même temps. Ses mots étaient : « Je veux partir avec elle. » Aussi simplement que ça, il s’est imposé à moi. Je crois qu’il a obtenu les meilleurs résultats du test. Enfin, l’important c’est nous l’ayons réussi tous les deux en nous classant dans la meilleure tranche, nous pouvions donc accéder à la formation que nous voulions.
Alex a choisi de suivre une formation pour devenir chasseur de primes. Il est donc devenu compétent dans de nombreux domaines et même meilleur que certaines personnes dont c’était la spécialité. Je crois que sa force reste toujours sa peur de dire « je ne peux pas. » Par contre, il adore dire « je ne sais pas », ça lui donne l’impression qu’il a encore quelque chose à faire dans ce monde. Il s’est cependant plus ou moins spécialisé dans l’exploration et la survie, enfin, il est à ce jour l’un des meilleurs que je connaisse dans ces domaines.
Quant à moi, j’ai suivi une formation en histoire et technologies, j’espérais ainsi avoir une main mise sur le temps. Savoir tout sur le passé et vivre dans le futur. Maîtriser l’histoire de l’humanité et connaître les technologies et les techniques les plus avancées. Nous nous sommes ainsi arrangés pour avoir toujours pour base la même planète.
J’avais 19 ans et Alex 18 lorsque nous sommes sortis du système de l’Alliance. Normalement, vivre dans ses domaines sans rendre de compte à l’Alliance est un privilège réservé aux chasseurs de prime. Cependant, il existe une autre classe de personnes qui possède ce privilège, ce sont les criminels qui ne se font pas attraper. Nous nous sommes vite rendu compte qu’on ne nous expliquait pas les choses entièrement. Toutes les informations, qu’on pouvait obtenir sur certains faits étaient évasifs, en réalité, cela n’arrivait que quelques rares fois, mais assez pourtant pour que nous décidions de tout confirmer par nous-mêmes.
Nous avions assez d’argent pour pouvoir nous acheter une frégate, nous pouvions y vivre à deux pour de longs mois, j’étais la navigatrice, il était le combattant. Trois mois après avoir coupé tout contact avec l’Alliance, nous reçûmes le message type qui disait en gros : vous n’avez pas de licence de chasseurs de primes - Alex n’en avait pas voulu – hors, vous avez disparu, veuillez vous identifier à un des postes administratifs de l’Alliance. Ce qui se passa ensuite, je ne peux pas le dire, ça serait beaucoup trop. Ce que je veux, c’est que vous me remplaciez auprès de Alex. Cette histoire vous semble peut-être futile, mais je veux que vous la connaissiez, qu’au moins quelqu’un la connaisse. »
Ces mots étaient ceux d’une petite fille qui parlait à une jeune fille, toutes les deux étaient assises dans un couloir de la station spatiale GSS 13.
Sara était assise contre un mur, et contre le mur opposé, la petite fille d’une dizaine d’années qui s’était présentée comme Hannah, la sœur d'Alex. Elle avait à son bras le même type de brassard qu'Alex possède. Et une des barres étaient bleutée comme en activité.
Hannah se le va et demanda à Sara :
-Alors, tu m’amènes à lui ?
-Je suppose que c’est la meilleure chose à faire.
Quelques instants plus tard, elles étaient dans le même couloir que Alex.
-Je t’amène quelqu’un, dit Sara.
La petite fille sortit de l’ombre de la grande et lança un regard froid à Alex.
-Le passé te poursuivra à jamais, dit-elle.
-Il n’y a rien à dire, constata Alex, troublante jusqu’au bout. Où est-ce que tu es ?
-Devant toi, répondit Hannah.
-D’où est-ce que tu m’envoies cet hologramme ?
-Bétel, pourquoi ?
-Pour savoir où est-ce que je dois aller pour mettre fin à ce jeu qui me pèse. Tu me fais sortir de la quarantaine que toi et seulement toi m’as imposée et ça ne peut même pas être simple.
-Et une fois de plus, tu n’as pas compris grand-chose, tu t’es laissé emporter sans même je le suppose chercher à comprendre.
-Et une fois de plus, sa majesté n’a pas voulu expliquer simplement les choses.
-De toute manière, commença Hannah, je ne suis là que pour tout t’expliquer, rendez-vous dans la salle de commande.
L’hologramme disparut et Alex s’avança dans la direction de la salle de commande, abandonnant presque Sara seule à l’autre bout du couloir. Elle le suivit de relativement loin, le sentant excédé. Ils arrivèrent ensemble au point de rendez-vous, la petite fille était là et les écrans affichaient tous différents documents, des photos, des plans, et des articles.
Alex s’affala dans un fauteuil, la salle était aménagée comme un salon. Il déposa au sol, à côté de lui, l’épée qu’il avait ramassée sur le mercenaire. Sara elle s’était assise dans le fauteuil le plus éloigné de lui.
« Il y a 14 mois, je t’ai dit de nous quitter pour en quelque sorte disparaître complètement. Apparemment, tu as réussi, car mon but a été atteint, je ne pouvais plus te trouver. Pour que tu comprennes mieux, tu dois savoir que ma malédiction a pris une forme proche de la tienne.
Ah… Oui, Sara n’est pas au courant. En résumé, il existe certains objets appelés des scellés et ces objets s’accompagnent pour leurs utilisateurs de malédiction, le gant que porte Alex en est un et apparemment l’épée du mercenaire aussi, c’est pourquoi je l’ai fait entrer dans la station spatiale.
Alors, ma malédiction a multipliée mes personnalités. Cela s’accompagne de pertes de mémoire, d’échanges de mémoire… Cependant, contrairement à ce que pourrait faire penser mes messages, je ne change pas d’apparence. Je suis selon les moments, une des quatre personnalités que j’ai répertoriées, j’en ai déterminé d’autres mais elles ne partagent pas avec moi leurs informations. Je ne vis plus que dans une villa sur Bétel où presque tout est enregistré. Presque tout vu que lorsque je « deviens » une des personnes ne souhaitant pas partager les informations elle ordonne l’extinction de tous les systèmes d’enregistrements car je leur laisse à tous, oui, pas toutes, tous, des instructions écrites. Je peux aussi entrer dans une personnalité en ne possédant qu’une partie de sa mémoire et une autre fois, une plus petite partie encore. Cela semble complètement aléatoire.
Toutes les personnalités n’étant pas sous mon contrôle, j’ai choisi de me couper du monde pour protéger nos amis. Cependant, sur ce point là, j’ai échoué complètement et tu en es l’ultime preuve. Un a un, les six autres se sont fait avoir par l’une de ces personnalités. Il semble qu’elle envoie des informations à Yvan, car cette personnalité comme moi en est amoureuse.
En d’autres termes, les derniers évènements sont un piège concocté par cette personnalité et Yvan dans le seul but de tous nous avoir.
Comme toi, j’ai réussi à contacter tous les membres avant qu’ils soient attrapés, mais je n’ai eu de nouvelles de personne depuis. Tu es mon dernier espoir donc. A tous les autres j’ai demandé de ne plus avoir de contact avec moi, mais tu sais que plus que celle des autres, je suis prête à sacrifier ta vie, comme toi la mienne. Donc, la mission, sera : « Vaincre Shelly », c’est ainsi qu’elle signe les emails qu’elle envoie à Yvan.
Le plan, tu connais mes théories, il n’en faut pas. Toutes les informations que j’ai accumulées pendant ces derniers mois te sont accessibles dans la mémoire du Kitty Hawk. Je les y ai transférées. Enfin, autour de toi il y a plusieurs documents, les mêmes sont dans ma villa. Nous allons ici même travailler pour parfaire notre préparation pour la mission.
Sache que j’ai toute confiance en Sara, ou plutôt, en Sierra Levy, car même si je ne sais pas ce qu’elle te veut, elle ne peut être une menace. Elle me remplacera auprès de toi.»
Message d’Yvan Fravic, capitaine de vaisseau de la légion de l’Alliance, au lieutenant Freyr Ryan :
« Mon lieutenant, j’ai localisé sept des huit membres de la Spark Crew et ma source semble être le huitième membre, Hannah Hearn, la plus importante menace de cet équipage.
Je souhaite faire appel à une flottille de huit vaisseaux avec huit capitaines dont moi-même pour rejoindre les points qui m’ont été indiqués et où j’ai pu identifier la présence d’un des membres de l’organisation en question.
Je souhaiterais particulièrement que Sierra Levy fasse partie des capitaines que vous m’affilieriez.
Je vous remercie d’avance. »
Réponse de Freyr Ryan, lieutenant de la légion de l’Alliance, au capitaine de vaisseau Yvan Fravic :
« Je vous envoie de suite sept capitaines que vous commanderez.
Sierra Levy n’en fera pas partie, elle a déserté il y a treize mois. Si vous avez un quelconque contact avec elle, vous devrez en rendre compte à vos supérieurs.
Je vous salue Fravic. »
***
Deux messages plus bas, vous avez en cyan les précisions.